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Voler en paramoteur électrique
Que peut-on attendre du paramoteur électrique par rapport à un thermique? A quelles pratiques est-il bien adapté et quelles sont ses limites ?
Des éléments de réponse dans cet article.
Les spécificités, avantages et inconvénients du paramoteur électrique.
Energie et puissance
- Possibilité de couper et remettre le moteur en marche en l'air aussi souvent que le pilote le souhaite. Consommation nulle et bruit nul quand la poignée de gaz est relâchée. Gestion très fine de la puissance à tous les régimes.
- La puissance disponible est maximale batterie chargée puis diminue progressivement au cours du vol.
- L'autonomie est limitée du fait d'un ratio énergie embarquée/poids défavorable par rapport à un paramoteur thermique ce qui n'empêche pas la possibilité de vols longs.
- Le ratio puissance/poids reste en faveur du thermique.
Bruit et environnement
- Absence de bruit jusqu'à la mise en puissance. Toute la phase de préparation et le gonflage se font sans bruit, sans perturbations. Inutile de faire chauffer le moteur. Les sens sont en éveil, les sensations s'affinent ce qui permet notamment une meilleure perception des conditions aérologiques sur le terrain (sentir les petites souffles d'air quand le vent est faible,...) Les autres personnes présentes apprécient également.
- Le bruit limité en vol. Le bruit de l'hélice est inévitable ce qui ne rend pas le paramoteur électrique silencieux quand le moteur tourne mais les bruits moteurs sont dans l'ensemble plus faibles que sur un thermique. Pas de bruit de ralenti quand on relâche les gaz. Bruit très léger à faible puissance. Seules les phase de vol à forte puissance restent relativement bruyantes.Pas de bruit pétaradant de ralenti comme sur un 2 temps.
- Aucun bruit pendant la phase d'approche du terrain. Les coquilles anti bruit sont relevées, le pilote se concentre sur son approche et ses sensations ne sont pas perturbées par un moteur qui continue de pétarader dans le dos. La remise de gaz reste possible à tout moment si nécessaire.
- Le paramoteur électrique est en phase avec les considérations environnementales. Bilan écologique avantageux, pas d'odeur d'échappement ou d'essence et nuisances sonores moindres. Plus discret et plus écologique, il bénéficie d'un meilleur accueil. En Suisse par exemple, le paramoteur thermique est interdit contrairement au paramoteur électrique.
Sécurité
- Plus aucune raison de démarrer au sol et de passer une main dans l'hélice ! La plupart des accidents de paramoteur ont lieu lors de démarrages avec le moteur posé au sol.
- L'arrêt très rapide de l'hélice quand on relâche l'accélérateur. Le contrôleur moteur est en effet paramétré pour freiner l'hélice en cas de relâchement rapide de l'accélérateur.
- L'absence de bruit au sol est aussi un facteur de sécurité car le pilote entend mieux ce qui se passe autour de lui et perçoit ainsi mieux son environnement jusqu'à la mise en puissance.
Maintenance et entretien
- Maintenance très réduite.
- La durée de vie du moteur électrique et de l'électronique de puissance sont bien plus longues que celle d'un moteur 2 temps.
- Pas de réglage ou d'encrassement du carburateur, pas d'encrassement du moteur, de la bougie,...Tout reste très propre.
- Pas de problème de perte de puissance du moteur selon les conditions atmosphérique et l'altitude
- Absence d'odeur d'essence et de gaz d'échappement, pas de fumée incommodante liée à la combustion de l'essence et de l'huile.
- Visite pré-vol plus simple.
- Manipulation/transport faciles puisqu'on retire la batterie. Le poids du GMP et de la batterie pris individuellement ne dépassent pas 15kg. Motorisation propre. Peut être placé dans une voiture, un appartement, camping car ou même dans le salon car aucune odeur d'essence, de trace d'hydrocarbure,...
- Le temps de charge d'une batterie et la nécessité de disposer d'une prise secteur doivent être pris en compte.
- Pas besoin de bidon d'essence, d'huile, de bougie de rechange, de kit membrane, de courroie de rechange,...
- Nécessité de disposer de deux batteries si on veut pouvoir revoler dans la foulée après un premier vol.
Quels types de vols envisager avec un paramoteur électrique ?
Une machine de 30-35 minutes d'autonomie comme e-power-one permet par exemple :
- Les ballades en air calme dans un rayon d'une dizaine de kilomètres autour du terrain.
- Les sorties en soaring en bord de mer ou au vent d'un relief. Le moteur est alors peu ou pas utilisé, le bruit très faible à nul et l'autonomie augmente considérablement.
- Les montées de quelques centaines de mètres au dessus des stratus et voler au dessus des nuages.
- Une montée à quelques centaines de mètres puis planer en silence au crépuscule avec juste le bruit du vent relatif.
- Les vols d'entraînement, tours de pistes, touch and go, radada,.....
- Les longs vols mais il est alors nécessaire d'exploiter les conditions aérologiques afin d'utiliser le moteur avec parcimonie et d'augmenter l'autonomie. Le paramoteur électrique est bien adapté à ce type de vol, sorte d'hybridation entre le paramoteur et le cross en parapente.
Les limites du paramoteur électrique
Le paramoteur électrique n'est pas bien adapté aux vols qui demandent beaucoup de puissance et d'énergie embarquée tout en gardant un poids contenu au décollage. Ils nécessitent en effet un matériel offrant de très bons rapports puissance/poids et autonomie/poids. En restant dans le domaine du décollage à pieds, c'est le cas:
- Des longues navigations à vitesse élevée, sans souci d'économie d'énergie. Le vol se déroule en air calme, sans opportunité aérologique, voile détrimée. 5 à 15 litres d'essence voir plus sont nécessaires sur une machine thermique pour réaliser ces vols de 1 à 3h ou plus. Les batteries offrant une telle autonomie sont à l'heure actuelle trop lourdes pour du décollage à pieds.
- Des vols demandant une prise d'altitude très importante au moteur. Aucun souci bien sûr pour des montées de quelques centaines de mètres.
- Des biplaces en décollage à pieds avec un tandem pilote passager lourd. Les courts biplaces sont toutefois possibles si le tandem reste relativement léger, l'air frais et porteur et en restant dans le PTV d'une bonne aile biplace adaptée au paramoteur en décollage à pieds.
Il faut tenir compte également de la nécessité de disposer d'une prise secteur pour recharger la batterie ce qui peut être contraignant pour le vol rando, le bivouac,...
Si vous tenez à rester en décollage à pieds et êtes suffisamment costaud, une batterie plus lourde permettra d'accéder à des vols d'environ 1h mais l'ensemble dépasse vite les 35kg voire 40kg. L'utilisation d'un trike est bien sûr possible et la question du poids de la batterie devient alors secondaire mais c'est l'ensemble de la propulsion qui doit être revu. Mais c'est tout à fait possible. L'adaptation d'une propulsion électrique sur trike mono ou biplace est tout à fait envisageable.
Conclusion
Un paramoteur électrique peut donc la plupart du temps se substituer à une machine thermique.
Voler avec une machine électrique en décollage à pieds en restant sous les 30kg est possible mais cela suppose une autonomie limitée et une approche du vol qui ne séduit pas tous les paramotoristes. Une paramoteur électrique décollage à pieds conviendra très bien à un pilote qui s'oriente vers le paramoteur avec un esprit et une approche vol libre.
Passer au trike permet d'embarquer des batteries plus lourdes et ainsi d'étendre les possibilités du paramoteur électrique aux grandes navigations et au biplace.
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